Chief Data Officer, ce nouveau CDO

A ne pas à confondre avec le Chief Digital Officer, la mission de cet autre Chief (Chief Data Officer) est de gérer, gouverner et exploiter l’information pour en tirer pleinement profit.

CDO ? L’acronyme est ambigu : il désigne aussi bien la fonction de Chief Digital Officer que celle de Chief Data Officer. La différence entre les deux ? « Le Chief Digital Officer est une personne au niveau de l’exécutif qui promeut le numérique et construit l’entreprise de demain à l’ère du digital », résume Marcel Lee, vice-président Programmes de l’association DAMA France, la branche hexagonale de Data Management International. « Le Chief Data Officer, lui, s’intéresse à la donnée à part entière. Son rôle est de considérer la data comme un actif de l’entreprise ».

La data : le « pétrole du XXIe siècle » ?

Car l’enjeu est de taille. Qualifiées parfois de « pétrole du XXIe siècle », les données qui fourmillent sur le web, les médias sociaux et le monde connecté, sont la matière première – et le nerf de la guerre – d’une économie digitale qui ne cesse d’accélérer. Rien d’étonnant alors à ce que la prise de conscience du potentiel que représente cet eldorado des datas ait donné naissance à une nouvelle fonction : celle de Chief Data Officer.

Les sept missions du Chief Data Officer

chief data officer

Véritable pilote des données, le Chief Data Officer facilite l’instauration de la culture et de « l’ADN data » au sein de l’entreprise. DAMA France relève pas moins de sept mandats. À commencer par « sensibiliser les différents acteurs, tels que la direction générale, les métiers, la direction des systèmes d’information (DSI) autour de la valeur de la donnée en tant qu’actif », explique Marcel Lee. Ce CDO doit ensuite s’employer à « aligner la gestion des données avec les objectifs et la stratégie de l’entreprise », détaille-t-il, tout comme « instaurer une gouvernance et des pratiques de gestion des données ».

Autre volet, la valorisation des données, à travers la création de nouveaux services à valeur ajoutée ou de moyens permettant de monétiser les datas. A cela s’ajoutent la conduite du changement et la coordination. Le CDO doit ainsi construire « des relations de confiance avec les métiers, la DSI, la direction générale, les clients, les fournisseurs des données et des partenaires », relève Marcel Lee. Sans oublier la collaboration avec la direction des ressources humaines concernant les compétences manquantes aujourd’hui et les emplois de demain…. Autant de problématiques et de missions auxquelles s’ajoute celle de la maîtrise des outils, en liaison avec la DSI.

En somme, le CDO occupe un poste transversal, assorti d’une composante « diplomatique » évidente. Mais, jeunesse de la fonction oblige, ses contours varient encore au sein des organisations, relève une étude du cabinet Forrester (Top Performers Appoint Chief Data Officers, 2015), que ce soit en termes de rattachement ou de rôle, en fonction des besoins de l’organisation.

De grandes espérances

À peine arrivé sur la scène numérique, les experts prédisent déjà un bel avenir à ce CDO, contrairement à celui de l’autre CDO, le Chief Digital Officer. « Une fois l’acculturation faite et le digital distillé dans toute l’organisation, la fonction de Chief Digital Officer est appelée à disparaître », estime Marie Canzano, présidente du cabinet Digital Jobs. « Ce qui en revanche sera probablement bien plus pérenne, c’est la gestion de la data », ajoute-t-elle. Car depuis l’émergence du digital, la question est de savoir « comment on gère ce flot de données volatiles en temps réel de façon globale. C’est là qu’apparaît l’intérêt d’un Chief Data Officer ».

Le cabinet Gartner va jusqu’à prédire que 90 % des grandes structures devraient compter dans leurs rangs un Chief Data Officer d’ici deux ans. Selon les chiffres du cabinet Forrester, publiés en 2015, 45 % des entreprises mondialesen auraient déjà nommé un. En France, d’après la deuxième édition du Baromètre BCD₂O des Chief Digital / Data Officers, réalisé par Novamétrie pour Digital Jobs, Criteo, Viseo et Salesforce, 18 % des sociétés interrogées déclaraient avoir un Chief Data Officer en 2016, tandis que le Club des CDO au sein de DAMA France en réunit pour l’heure une quinzaine.

Reste que, une fois nommés, les Chief Data Officers se heurtent de nombreux obstacles. Parmi ceux relevés par BCD₂O, les difficultés liées à l’accès aux données, à leur qualité ou à leur morcellement. Quant au cabinet Gartner, il estime que, compte tenu de la nouveauté du métier et des difficultés qu’ils auront à créer une stratégie d’information avec des mesures pertinentes, sans oublier la mesure d’impact sur les activités de l’entreprise, la moitié seulement des futurs CDO devraient réussir dans leur mission…

Article écrit par la BPI avec la participation de Digital Jobs http://www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/Chief-Data-Officer-ce-nouveau-CDO-31566

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