Les nouveaux métiers du Big Data
La transition digitale fait émerger de nouvelles fonctions au sein des entreprises. Petite revue – non-exhaustive – de ces spécialistes – très recherchés – de la donnée.
Il y a, bien sûr, le CDO – Chief Data Officer – ce chef d’orchestre de la donnée, qui gouverne et pilote la politique data d’une organisation. « Évangéliste », coordinateur, diplomate, stratège… Un poste transversal qui se répand depuis peu dans les entreprises et les administrations françaises. Mais il est loin d’être le seul : avec l’essor du Big Data, devenu un enjeu stratégique, une palette entière de métiers visant à exploiter le déluge de données émerge. Des profils qui nécessitent des compétences pointues, particulièrement recherchées et rémunérées à prix d’or.
Data Scientist : « le travail le plus sexy du XXIe siècle » ?
C’est ainsi que, à l’heure où les données numériques ne cessent de proliférer, le métier de Data Scientist s’est vu baptiser par la Harvard Business Review « le travail le plus sexy du XXIe siècle ». Sa mission ? Construire des algorithmes pour extraire des informations pertinentes et utiles à partir des masses de données non structurées. Un alchimiste, en quelque sorte… « Un data scientist a une triple compétence : en statistiques et en mathématiques, en informatique et en développement, ainsi qu’une compétence business. Il est capable de créer des modèles de données, des algorithmes, pour par exemple imaginer un nouveau produit pour une nouvelle cible », détaille Marie Canzano, présidente du cabinet Digital Jobs.
Autre poste prisé à l’ère de la donnée, l’Architecte Big Data, qui élabore l’infrastructure technique permettant de gérer d’énormes volumes de données. « S’il y a toujours eu des architectes de données, il existe désormais de nouveaux types d’architectes qui maîtrisent les techniques et l’architecture Big Data. Aujourd’hui, les volumes élevés de données, avec une variété et une vélocité fortes, ne sont plus du tout gérés de la même manière qu’avant », analyse de son côté Marcel Lee, vice-président Programmes de l’association DAMA France, la branche hexagonale de Data Management International.
Le Data Visualizer, lui, marie l’art à la data. Ces spécialistes de la « visualisation » des données ont pour tâche de présenter l’information, sous forme de graphiques ou d’images, de façon compréhensible et efficace et fournir ainsi un outil précieux, notamment aux décideurs.
C’est sans oublier un acteur de taille qui s’apprête à entrer en scène : le Data Protection Officer (DPO). Un règlement européen qui doit entrer en vigueur en mai 2018 impose en effet à un certain nombre de structures, dont les organismes publics et ceux qui réalisent à grande échelle un suivi régulier et systématique des personnes ou des données sensibles, de nommer un délégué à la protection des données. De quoi promettre un bel avenir à la fonction…
Autant de profils aux compétences poussées et convoitées : le salaire moyen d’un data scientist, par exemple, s’élève à 48 000 euros par an en moyenne à Paris, et peut dépasser 100 000 dollars outre-Atlantique, selon le site de recrutement Glassdoor. Reste que ces profils sont encore trop rares face à une demande qui ne cesse de croître. Le cabinet McKinsey a ainsi estimé que, d’ici 2018, il manquera 190 000 talents dans le domaine des deep analytics, rien qu’aux États-Unis.
Le diagnostic Big Data
Pour sensibiliser les PME et ETI aux opportunités de croissance liées à l’utilisation du Big Data, Bpifrance a lancé, en 2016, un diagnostic Big Data personnalisé. Des diagnostics flash sont ainsi proposés aux dirigeants d’entreprise pour les aider à identifier les axes prioritaires de création de valeur apportée par l’utilisation des data.
Se former aux métiers du Big DataForte demande des compétences liées aux données oblige, des cursus ont commencé à fleurir depuis quelque temps au sein des écoles et des universités françaises. Des masters liés aux Big Data sont ainsi proposées par HEC Paris en collaboration avec Polytechnique, l’Essec, avec Centrale Paris, de même que Télécom ParisTech, Grenoble Ecole de Management et Télécom Nancy, entre autres. Une école privée dévolue aux sciences de la donnée, le Data Science Tech Institute, a même récemment vu le jour à Paris et à Nice, tandis que l’Observatoire des usages du Big Data recense en outre plusieurs formations continues et en ligne. |